Les murs n’ont pas que des oreilles, ils semblent aussi pouvoir parler. C’est le postulat de deux artistes majeurs du 21e siècle, le peintre Jean Dubuffet et le photographe Brassai. La Galerie Karsten-Greve a mis en parallèle certaines de leurs œuvres qui s’intéressent aux graffitis. Précurseurs du street art, leurs photos et lithographies sont gracieuses et élégantes… assez loin de ce que l’on observe bien souvent dans nos rues aujourd’hui.
Support dur pour de l’art brut : L’art brut, dont le concept fut inventé par Dubuffet en 1945 est celui qui est spontanément crée par des personnes n’ayant pas été familiarisées avec l’art. Quel meilleur support alors que les murs d’une ville parsemés d’empreintes humaines. Cette toile omniprésente qu’est la ville devient le support de tous les passants, dont à l’évidence grand nombre d’entre eux sont dénués de culture artistique, à commencer par les enfants qui se plaisent à gribouiller sur les murs de leur école ou d’ailleurs…
L’œil de Paris : Brassai fut surnommé ainsi par Henry Miller. L’exposition insiste sur cet aspect de l’œuvre de Brassai. Les photographies exposées s’attardent sur ce à quoi nous ne prêtons pas attention. Ainsi les graffitis, parfois tout petits, à qui nous n’accordons pas d’importance. Par ces photos, ils accèdent à un statut artistique et des gens qui ne les auraient pas considérés cherchent à en comprendre le sens, souvent énigmatique.
Des mots sur les murs : Le poème Les Murs de Eugene Guillevic parle des murs avec des mots simples… Quinze lithographies de Dubuffet l’illustrent. Elles datent de 1945 et sont, selon moi, le moment fort de l’exposition… Voici un extrait du poème:
« Que peut un mur
Pour un blessé ?
Et pourtant
Il en vient toujours dans les
batailles
S’y adosser
Comme si la mort ainsi
Permettait de mourir
Avec plus de loisir
Et quelque liberté. »
Note de la plus haute importance: si vous ne comprenez pas la blague derrière le titre de cet article c’est qu’il est temps pour vous de découvrir Brenda ! Pour cela tapez « au secours vous êtes laide » sur Youtube et laissez vous porter par la poésie de cette hilarante série canadienne. ça dure 2 minutes et ça vaut le détour.
Merci pour ce « graffiti pour les amis »! trop mignon, il a un charme fou!
merci aussi pour « la » Brenda ! grand moment !
Merci pour ta lecture assidue!
baisers,
Epstie